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  • Séverine

Venise, le 30 mars 2020

Les passants masqués sont devenus majoritaires. Mes voisins qui portent le masque le font par crainte d’être contaminés, ils ont peur : l’Italie vient d’atteindre le seuil de 100.000 personnes positives au virus. Pratique bien différente des Japonais qui portent habituellement le masque lorsqu’ils sont malades pour ne pas transmettre leurs microbes. Je marche, la laisse de Drago dans la main droite, je parle au téléphone. Avant de me croiser, un homme remet ostensiblement son masque. Je me sens presque nue. Différente. Comme lors de mes promenades à Kinshasa ou à Tokyo, seule blonde et blanche. Ou plutôt comme dans Ionesco. Les rhinocéros sont-ils en train de prendre le pouvoir ?


Le schtroumpf grognon : "moi je déteste les fascistes."


Déjà avant le virus, je craignais la montée du fascisme – en Italie, aux Etats-Unis, au Brésil, en Turquie, en Flandre, en Israel. Qu’en sera-t-il après ? La peur restera longtemps. La crise économique qui s’annonce sera violente. Les fascistes en profiteront sans doute. Marine et les autres pousseront vers davantage de contrôle. L’Europe réussira-t-elle à maintenir l’ouverture des frontières et la libre circulation des personnes ?



Et puis, de blancs bourgeons. Espoir. Le Portugal légalise temporairement les immigrés pour garantir leurs droits. A Etterbeek, le bourgmestre réquisitionne un hôtel pour y loger les sans-abris. La planète respire. Pas de dauphins dans la lagune vénitienne mais des bouquetins sur la promenade du bord de mer d’Eilat. Si j’habitais encore à Tel Aviv ou à Bruxelles, je profiterais du ciel sans le vacarme des avions. Désir d’un reset global. Alt Control Delete.




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