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Venise, le 23 mars 2020


Difficultés à écrire. Fatigue, inquiétude. Au fur et à mesure que le confinement s’universalise, mon journal perd de sa nécessité. Pour moi comme pour les autres.

Inquiétude pour mes proches malades. Je voulais venir vous voir en janvier, mais la grève de la RATP m’en avait empêchée. J’espère tant vous revoir. Souvent. De la douleur de vivre loin. Inquiétude pour le contrôle qui s’intensifie. Sur notre île, les policiers vérifient que les promeneurs de chiens se trouvent bien dans le rayon des deux cents mètres autour de leur domicile. Sinon, poursuite pénale – avec présentation devant un juge, avocat et casier judiciaire. Ce matin j’ai pris les petites rues discrètes. Absurde résistance. Hier à Tel Aviv les voitures de police demandaient depuis leurs haut-parleurs de rester dans les maisons. La lutte contre la maladie justifie-t-elle l’Etat policier ? Ou réciproquement ? Ce contrôle permet-il de palier au manque cruel de moyens – tests, masques, personnel médical, respirateurs ?

Peut-on espérer qu’en septembre prochain, les études de médecine et d’infirmiers ouvrent grand leurs portes à tous les candidats, sans concours ni numerus clausus ? Que tous ceux qui désirent soigner leurs semblables puissent participer au bien public? L’internat et les gardes nocturnes en seraient allégés pour tous. Il y a bien longtemps j’ai travaillé au projet de la Direction européenne de la Qualité du Médicament et des Soins de Santé. Un beau bâtiment moderne, high-tech et green. Et si cette institution coordonnait une production européenne de médicaments et matériel médical ? Tant de vœux pieux.

Sans doute qu’en septembre prochain, le monde reprendra sa course folle. Sans avoir rien appris. Les foules seront plus dociles. Les populations plus pauvres. Et la police ?



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